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Réseau FAR

09
Avr
2019

Enquête auprès des employeurs des diplômés des institutions d’enseignement maliennes du secteur de l’agriculture

Le présent rapport présente les résultats de l’enquête exploratoire menée auprès des employeurs des diplômés des institutions d’enseignement maliennes du secteur de l’agriculture. Cette enquête, commanditée par le projet FASAM, visait à mieux connaître le point de vue d’employeurs du secteur agricole sur leur vision des enjeux dans leur secteur d’activité, leur appréciation des compétences initiales du personnel récemment recruté et leurs besoins récents et prévus de main-d’œuvre agricole en termes quantitatifs et qualitatifs selon les sexes. Les objectifs sous-jacents étaient donc de générer des données pouvant permettre à d’autres équipes intéressées par l’actualisation des programmes de formation ou l’évolution de l’emploi dans le secteur agricole malien, d’examiner certains phénomènes soulevés dans les résultats ainsi que de permettre aux instances décisionnelles concernées d’utiliser ce corpus pour raffiner l’analyse en fonction de leurs besoins spécifiques.
Ce rapport dresse un portrait des informations recueillies lors de groupes de discussion ayant réuni 92 personnes au total, issues d’organisations publiques et privées employant des diplômées et des diplômés en formation agricole provenant des établissements comme l’Institut Polytechnique Rural et de formation en recherche appliquée (IPR/IFRA), les Centres d’apprentissage agricole (CAA), les Instituts de formation professionnelle (IFP) au Mali dans les régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou.
En premier lieu, les participantes et les participants ont relevé des enjeux majeurs qui attendent le secteur agricole ou qui l’affectent déjà. Ainsi, la conservation et la protection de l’environnement, incluant les changements climatiques et la maîtrise de l’eau, l’amélioration des rendements et la mise en valeur du potentiel foncier sont au cœur des préoccupations des répondants. À ces défis s’ajoute, pour les petits producteurs, la difficulté de se tailler une place dans un marché ouvert régi par des normes strictes découlant d’une coopération économique sous-régionale : forte concurrence, taxation dupliquée sur les produits transformés, contrôle douaniers compromettant la qualité phytosanitaire, etc. Pour les femmes, ces défis se doublent d’un rare accès au foncier et d’obligations familiales lourdes qui représentent autant de freins à leur autonomisation. Pour faire face à ces enjeux qui touchent l’ensemble du secteur agricole, l’éducation et la diffusion des bonnes pratiques et technologies permettant d’optimiser les rendements représentent pour l’ensemble des répondants la clé de voûte des mesures à mettre en place. En outre, parmi les pistes de solution évoquées, l’organisation paysanne en coopératives dynamiques s’est positionnée, tant pour les femmes que pour l’ensemble des paysans, comme vecteur de la transition vers une agriculture commerciale puisqu’elle permet d’atténuer les difficultés d’accès au financement, à la main d’œuvre et à la machinerie.
En second lieu, l’enquête a permis aux répondants d’exprimer leur insatisfaction devant les capacités limitées des finissantes et des finissants en formation agricole et d’identifier les contraintes qui en découlent. Il appert que les formations offertes, très axées sur la théorie, préparent mal les finissants à la réalité du marché du travail. En effet, ceux-ci présentent non seulement des lacunes sur le plan technique, mais, aux dires des répondants, n’ont pas non plus développé certaines compétences transversales et acquis le niveau d’habiletés opératoires – telles que la maîtrise du français et des outils informatique, l’organisation du travail ainsi que l’analyse et la résolution de problèmes – attendu dans le monde professionnel. De ces constats émerge la nécessité d’un meilleur alignement de la formation sur les besoins du secteur agricole, ce qui pourrait notamment passer par une politique de conception des stages issue d’une vision stratégique alliant la formation, l’encadrement pratique et les structures d’accueil.
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De 2013 à 2016, les techniciens représentaient la proportion la plus importante des postes pourvus. En ce qui concerne les besoins anticipés, un pic d’embauche est prévu dans les trois à cinq prochaines années où une majorité de postes exigeant une formation agricole est pressentie. Nonobstant le fait que l’enquête ait permis d’obtenir ces estimations, force a été de constater une absence de mécanismes de gestion des postes actuels et de prévision quant aux besoins qualitatifs et quantitatifs de main-d’œuvre à combler. En effet, l’allocation de la main-d’œuvre agricole apparaît encore tributaire des circonstances extérieures et, conséquemment, semble être plus réactionnelle qu’organisée. À ces lacunes en termes de planification des besoins se conjuguent les limites des budgets de l’État et des fonds des entreprises, qui constituent la principale contrainte pour combler les besoins quantitatifs et qualitatifs. Mener une démarche menant vers une meilleure adéquation des profils des finissantes et des finissants en formation agricole par rapport aux besoins du secteur est une préoccupation soutenue mais où tout reste à faire.
L’écart entre les femmes et les hommes dans les emplois agricoles, déjà important au détriment des femmes, se rétrécirait timidement, sans que des mesures concrètes à cet effet ne soient identifiées. Au demeurant, le genre est ressorti comme un élément ayant une incidence sur le choix des candidatures. S’il n’a pas été possible dans cette enquête de circonscrire avec certitude la portée du genre, les répondants ont alludé à certaines « limites » des femmes, telles que leur endurance pour les travaux physiques et leur adaptabilité aux conditions difficiles de la brousse, tout en soulevant néanmoins les injustices et les défis particuliers auxquelles elles sont confrontées.
En somme, l’enquête a permis de jeter un éclairage nouveau sur la question de l’arrimage entre le secteur agricole et la formation des effectifs et, nous l’espérons, permettra de nourrir et d’orienter la réflexion des Ministères concernés.

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