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Tchad

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La formation agricole et rurale en bref

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Carte interactive des établissements de formation agricole

Cette carte est issue de l’outil FAR Carto qui vise à recenser les établissements de formation agricole et rurale. Cet outil collaboratif s’adresse aux professionnels de la FAR. Chacun peut l’enrichir ou recenser son établissement de formation.

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Contexte (agriculture, emploi…)

Pays enclavé au cœur de l’Afrique, le Tchad est une vaste pénéplaine de 1 284 000 kilomètres carrés s’étendant du 8éme au 23éme degré latitude Nord et du 14éme au 24éme degré de longitude Est, entre la Libye au Nord, le Soudan à l’Est, la République Centrafricaine au Sud, le Cameroun, le Nigeria et le Niger à l’Ouest. N’Djaména est la capitale administrative et la plus grande ville de la République du Tchad.

Carte d’Identité

Nom officiel du pays: République du Tchad

• Superficie: 1. 284. 000 km²
• Capitale économique : N’Djaména
• Population totale : 14,5 millions d’habitants (2016)
• Taux de croissance annuel de la population (1990-2012): 3,4 %
• Taux d’alphabétisation des adultes 2008-2012 : 35 %
• Population rurale : 78 % (2016)
• Valeur Ajoutée de l’agriculture dans le PIB : 50,1% (2016)
(Données Banque Mondiale et UNICEF)

Aperçu agroécologique

Le climat est de type continental chaud, avec une pluviométrie qui varie du Nord au Sud, entre 100 et 1200 mm. On y distingue quatre grandes zones agro-écologiques dont les principales caractéristiques se déclinent de la manière suivante :

  • une zone saharienne ou désertique avec une pluviométrie inférieure ou égale à 100mm/an ;
  • une zone sahélienne pastorale dont la pluviométrie varie entre 100 et 400 mm/an ;
  • une zone sahélo-soudanienne à vocation agropastorale avec une pluviométrie comprise entre 400-600 mm ;
  • une zone soudano-guinéenne de tendance agricole à agro-pastorale, avec une pluviométrie variant entre 600-1200 mm/an.

Aperçu Démographique et Socio-économique

La population du Tchad est évaluée à 14, 5 millions d’ habitants (2016, Banque Mondiale) dont 50,6% des femmes, avec un taux annuel moyen d’accroissement de 3,6% (INSEED, RGPH2, 2009). Une des caractéristiques majeures de la population tchadienne est sa croissance rapide (elle double tous les 20 ans) et sa jeunesse (les moins de 18 ans sont près de 56% de la population totale). Une densité moyenne de 8,6 habitants au km² masque une population inégalement répartie sur le territoire national, avec des densités, qui atteignent par endroit 100 habitants/km². Selon la même source, 78% de la population vit en milieu rural.

Cette croissance rapide de la population accroit de façon exponentielle les besoins en nourriture et en services sociaux de base de la population, notamment l’éducation, la santé, l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, autant de facteurs déterminants pour la réalisation d’une qualité de vie saine et durable. En effet, le Tchad est l’un des pays les plus pauvres au monde. Il est classé au 184ème rang sur 187 selon l’Indice de Développement Humain en 2014 (Rapport PNUD, 2014). Malgré les efforts du Gouvernement et de ses partenaires, la pauvreté touche encore 46,7% de la population tchadienne contre 55% en 2003, avec des taux de pauvreté dans les zones rurales de 52,5%, nettement plus élevés que dans les zones urbaines, soit 25% (ECOSIT 2011).
En définitive, la maitrise des facteurs démographiques (taux de croissance annuelle, indice synthétique de fécondité) reste un défi majeur dans la recherche d’adéquation entre la demande et l’offre dans les domaines de l’alimentation et des services sociaux de base (santé, éducation, nutrition).

Agriculture et politique agricole

Potentialités, faiblesses, contraintes

Avant l’ère pétrolière (juillet 2003), l’agriculture et l’élevage représentaient 24% du PIB et 80% des exportations relevaient plus précisément de quatre produits à savoir le coton, le bétail, les peaux, la gomme arabique (PNSA). Aujourd’hui encore, avec la chute des cours du pétrole, les activités agro-pastorales constituent avec, entre autres, 39 millions d’ha (30% du territoire national) de terres cultivables, 5.6 millions d’ha de terres irrigables dont 335 000 ha faciles à mettre en valeur (PNSIR, Août 2014) et plus de 94 millions de têtes de bétail, toutes espèces confondues (résultats provisoires Recensement Général Élevage, janvier 2016), un potentiel non négligeable de croissance à long terme de l’économie et le moyen efficace de réduction de la pauvreté en milieu rural.

Toutefois, les performances des systèmes de production sont très limitées du fait de leur vulnérabilité liée aux aléas climatiques et du faible niveau d’intensification des productions végétales, animales et halieutiques. En effet, le développement des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques est confronté, de façon presque récurrente à la grande dépendance aux aléas climatiques, à la faible performance des exploitations agricoles, à la pauvreté généralisée d’une franche importante de la population, à la croissance démographique insuffisamment maîtrisée, à l’insuffisance de la disponibilité et de l’accessibilité des services sociaux de base (éducation, santé, eau potable), au chômage et sous emplois ambiants, à l’insuffisance des infrastructures économiques, à la faiblesse des capacités de gouvernance de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

De ces différents facteurs entravant, découle une faible productivité des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques, marquée par l’insuffisance de la disponibilité, l’accessibilité et de la qualité des intrants agricoles notamment les semences certifiées et les engrais minéraux, alors qu’elles constituent la principale source de production de l’alimentation, en particulier pour les ménages les plus vulnérables en zone rurale. Outre les problèmes liés à la production, les producteurs sont également confrontés à la faiblesse des capacités de stockage et de conservation des produits céréaliers, animaux (notamment le lait) et halieutiques Aussi, les moyens de transports inadaptés limitent-ils la valorisation des productions maraîchères et de pêche. Enfin, les difficultés de transformation, de mise en marché des produits marquée par le mauvais état des routes de desserte, celles d’accès au crédit et l’insuffisance des informations sur les marchés, entravent le développement des filières correspondantes. Enfin, les résultats de l’Enquête de vulnérabilité structurelle au Tchad (EVST 2009) ont montré que par rapport à la vulnérabilité aux différents chocs, les ménages les plus pauvres et pauvres ont d’importantes difficultés à couvrir leurs besoins essentiels, et que ce phénomène est lié au niveau de leurs revenus.

Les faibles performances des exploitations agricoles, pastorales et halieutiques combinées à la faiblesse des capacités de stockage, de conservation, de transformation, de transport, de mise en marché et à la pression démographique, exposent le Tchad à des déficits alimentaires qui débouchent souvent sur des crises alimentaires et nutritionnelles. En effet, plus de la moitié de la population tchadienne est vulnérable aux différents chocs en terme de consommation alimentaire.
En bref, la pauvreté et l’insécurité alimentaire vont ensemble et touchent en premier lieu les populations rurales et les couches sociales les plus démunies des grandes villes. Elles sont multidimensionnelles et tirent leurs racines dans les déficits céréalier et fourrager, les effets cumulatifs des crises et catastrophes successives, la pauvreté généralisée chez une frange importante de la population, les répercussions de l’enclavement, les difficultés d’accès aux services sociaux de base, ….

Orientations politiques et stratégiques

Au Tchad, les lignes directrices des politiques et des stratégies actuelles réaffirment le Secteur Rural comme moteur de la croissance économique, de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté, dans un contexte de changements climatiques rapides à l’échelle mondiale, de profil démographique tchadien marqué par des populations de plus en plus nombreuses et de pauvreté, phénomène rural.

Dans ce contexte, la place et le rôle de l’agriculture et de l’élevage dans l’économie nationale sont reconnus. En effet l’apport toujours croissant et le potentiel de développement de l’Élevage ainsi que la diversification des productions agricoles, permettent d’affirmer que ces deux secteurs demeureront longtemps le support de lutte contre la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, partant de l’amélioration des conditions de vie des populations tchadiennes.

Acquis et limites en matière de réduction de la pauvreté, lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle

Politiques, Stratégies Plans et Limites

Ces dernières années, la réduction de la vulnérabilité chronique des populations tchadiennes à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et l’amélioration de leurs capacités de résilience aux chocs ont pris une place de plus en plus importante dans les politiques, stratégies et programmes du pays dans divers secteurs. Cette tendance s’est accélérée suite à la crise alimentaire de 2012 et à une meilleure connaissance des causes structurelles de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. La nécessité d’une implication plus directe des actions de l’État dans ce domaine mais également d’une promotion des stratégies et approches d’intervention axées à la fois sur l’anticipation, la prévention et la gestion des crises humanitaires sont apparues comme prioritaires.

En parallèle, les dividendes de l’exploitation du pétrole ont permis de donner une nouvelle portée aux politiques nationales en veillant à ce que la croissance économique contribue plus directement à la réduction de la pauvreté, à l’accès aux services de base et à la sécurité alimentaire. Le Plan National de Développement (PND) pour la période 2013-2015 a été le socle et le cadre fédérateur de ces efforts. Il a mit en avant la nécessité que le développement économique et la croissance bénéficient à l’ensemble des tchadiens et dans tous les secteurs. Le nouveau plan quinquennal du PND (2017-2021) en cours est en phase avec la « Vision 2030 ».

Les plans de développement sectoriels de l’agriculture (PQDAT 2013-2018), de l’élevage (PNDE 2010-2017) ou encore de l’eau (SDEA 2011-2020) donnent une orientation aux investissements dans ces domaines en mettant en avant la nécessité d’améliorer la productivité et l’inclusion du monde rural dans le développement, mais ils ne mettent pas spécifiquement l’accent sur les catégories les plus vulnérables et la nécessité de faire face aux chocs affectant la production et la sécurité alimentaire des ruraux.
Le PNISR (2014-2020), qui s’inscrit dans la dynamique du PDDAA promu par le NEPAD sous l’égide de l’Union Africaine, correspond au volet Développement Rural du PND et donne une place importante au développement agricole pour la sécurité alimentaire et la nutrition. Il mentionne explicitement la nécessité de répondre aux besoins spécifique des plus vulnérables. Le PNSA permet d’opérationnaliser le volet sécurité alimentaire du PNISR avec un objectif clairement en lien avec l’amélioration de la résilience des populations rurales les plus fragiles. Cependant ni le PNISR ni le PNSA ne mentionnent directement les risques de crises et de chocs et la nécessité d’articuler l’assistance d’urgence aux interventions durables, dans un contexte actuel marqué par la récurrence des sécheresses et l’impact des conflits dans les pays limitrophes.

Enfin, la Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS) et le PNNA sont deux autres politiques développées récemment et dotant le pays d’orientations concrètes pour améliorer la protection sociale des plus vulnérables (y compris pour améliorer leur sécurité alimentaire et leur nutrition) et mettre la nutrition et l’alimentation de tous au centre des efforts, avec une dimension multi sectorielle clairement explicitée. Elles mentionnent également des liens directs avec les réponses aux crises à travers la notion d’assistance d’urgence aux plus vulnérables ou encore de transferts saisonniers contre la faim par exemple (SNPS) et à travers le traitement de la malnutrition aigüe (PNNA). Ces 2 politiques doivent être accompagnées de plans d’actions et de moyens financiers conséquents.

Aussi, suite à la crise qu’a traversée le pays, une place particulière a été accordé au secteur agricole conduisant une réforme des institutions de l’Etat à l’exemple de la fusion de l’Office National de Développement Rural (ONDR), du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) et de la société de Développement du Lac Tchad en une seule Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER).
Toutes ces politiques s’inscrivent avec une grande pertinence dans le contexte du Tchad et outillent le pays pour des réponses efficaces aux défis rencontrés. Cependant, elles sont toutes très récentes et leur mise en œuvre reste parfois timide.

Programmes et projets

En outre, de nombreux programmes et projets sont menés ces dernières années dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la malnutrition, en particulier dans la bande sahélienne, qui peuvent inspirer l’opérationnalisation de ces politiques. On peut par exemple citer les projets financés au titre du Programme Thématique de Sécurité Alimentaire (PTSA) et du Programme d’Appui au Développement Local et à la Gestion des Ressources Naturelles (PADL-GRN) du 10ème Fonds Européen de Développement (Union Européenne), les programmes du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), le programme dans le domaine de l’hydraulique pastorale de l’Agence Française de Développement (AFD), le programme dans le domaine de la santé (Coopération Suisse), ou encore les interventions humanitaires financées par l’État, ECHO, DFID, OFDA, SIDA. Le projet d’appui au Système d’Information et d’Alerte Précoce sur la Sécurité alimentaire (SISAAP) contribue en parallèle à doter le pays d’un dispositif de collecte, analyse et restitution de données fiables pour informer les décideurs et des mesures adéquates à prendre en temps opportun.

Des programmes d’investissement sont actuellement en cours d’élaboration ou ont récemment été acquis dans les domaines de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, de l’adaptation au changement climatique et de la réduction des risques de catastrophes, à travers des financements de la BM, de la BID, de la BAD et de l’UE au titre du 11ème FED.

 

Situation de l’emploi au Tchad

La qualification dans le domaine agricole reste de faible niveau, la productivité est toujours modeste déclinant sa contribution à la génération de la valeur ajoutée nationale. Pour inverser cette tendance, il faut favoriser des modalités de formation mêlant l’enseignement fondamental et pratique dès le primaire et procéder à l’inventaire des métiers ruraux pour une meilleure compréhension de ceux-ci. L’objectif est d’améliorer la compétence de base dans l’agro-pastoralisme après une meilleure analyse de la demande, d’améliorer la productivité de l’agriculture plus généralement, d’augmenter la richesse et de lutter contre l’exode rural massif.

Au Tchad, les actifs exercent essentiellement dans le secteur primaire qui représentait 95% de la population active avant l’exploitation du pétrole en 2003, mais demeure toujours le principale pourvoyeur d’emplois avec 75% des actifs en 2009 et 74% en 2011, dont plus de la moitié est composée de femmes. Le secteur secondaire tchadien, incluant le secteur pétrolier est peu dense et diversifié. Il représente 4% des emplois en 2009 contre 9% en 2011. L’économie informelle (secteur tertiaire) est le plus gros employeur après l’agriculture. Elle représente 21% des emplois en 2009 contre 17% en 2011. Le commerce et le transport, largement informels tout comme l’artisanat, représentent la moitié de la valeur ajoutée du secteur tertiaire. Celui-ci est alimenté d’une part par un exode rural massif des jeunes à la recherche du travail et d’autre part des effets de l’ajustement structurel qui a amené l’Etat a ne plus être le principal pour voyeur d’emplois.

Du point de vue de la politique d’emploi au Tchad, il existe plusieurs instruments de l’Etat tels que l’Office National de Promotion de l’Emploi (ONAPE), le Fonds National d’Appui à la Formation Professionnelle (FONAP) et le Fond National d’Appui à la Jeunesse (FONAJ) ainsi que la Direction de l’Enseignement Agricole, des Formations et de promotion Rurale (DEAFPDR) du Ministère de l’Agriculture. Ces institutions contribuent toutes à la promotion de la formation professionnelle et de l’emploi.
Les missions assignées à ces institutions se recoupent créant ainsi une un double emploi et une forme de concurrence pour ce qui concerne les ressources et champs d’action.
Selon les données de l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED 2014), le taux de chômage a diminué de 11,9% en 2003 à 5,7% en 2011. Cette diminution cache en réalité une faible rémunération des travailleurs et la tendance actuelle de désengagement des jeunes du secteur agricole et du développement rural.

Du point de vue de la promotion de la formation et de l’emploi des jeunes en milieu rural, c’est la DEAFPR, institution clé de l’Etat qui se charge de la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’enseignement et des formations professionnelles Agricoles.
Comme instrument d’opérationnalisation de ces politiques, le DEAFPR dispose d’au moins de 32 Centres de Formation pour la Promotion Rurale (CFPR). Crés à partir de 1964 par les partenaires techniques et financiers (France, Suisse, Allemagne…), une bonne parties sont installés dans la zone soudanienne. Suivant les partenaires, les approches utilisées dans ces CFPR varient : formation des jeunes couples dans les CFPR (approche Allemande), formation par alternance au sein des Maison Familiales (Approche Française) et la formation des délégués villageois (approches Suisse). Cependant, en dépit des actions de formation et d’insertion des jeunes en milieu rural, le DEAFPR manque cruellement de moyens financiers pour l’entretien et de fonctionnement des CFPR ainsi que de ressources humaines de qualité. On observe aussi des dysfonctionnements en termes de collaboration avec les cellules régionales de Coordinations (CRC) qui interviennent dans le contrôle des CFPR.
Aussi, dans le contexte actuel de crise économique, les ressources de L’État allouées à la promotion de la formation et de l’emploi des jeunes s’amenuisent avec même une suspension temporaire de l’intégration des jeunes diplômés dans la fonction publique en 2016 et des réformes des institutions de l’Etat.

 

Dispositif FAR

Formation des agents et cadres

Les dispositifs de formation des agents et cadres, publics et privés, demeurent marqués par les choix du passé, c’est-à-dire tournés vers la production d’employés du secteur public. En effet, « les systèmes de formation mis en place au lendemain de l’indépendance ont privilégié les formations longues, diplômantes et orientées vers le secteur « moderne » (secteur d’État et grandes entreprises publiques ou parapubliques), afin de former les personnels nécessaires à la création de l’appareil de l’État ainsi qu’à l’encadrement des producteurs, essentiellement pour le développement des exportations (coton, bétail sur pied) » . « Les diplômés étaient absorbés de manière automatique par la fonction publique dont l’une des caractéristique est l’absence d’objectif de carrière (…) et le privilège donné au rang de l’individu au détriment du travail à accomplir »

D’une manière générale, des dispositifs publics et privés se développent. Ils dispensent presque exclusivement des formations initiales professionnelles et Techniques, organisées sur un mode typiquement disciplinaire, très souvent sans lien avec l’emploi. Le développement de ces dispositifs parait fortement orienté vers un public captif de bacheliers dont le nombre est sans cesse croissant : ‘’3000 diplômés de l’enseignement supérieur contre 400 nouveaux emplois de cadres, en 2004, pendant que 62% des individus entrent dans la vie active sans avoir un enseignement primaire complet, alors que ceci constitue le socle minimum pour permettre des gains de productivité du travail dans le secteur informel de l’économie.

Déjà en 2005, le diagnostic concerté, réalisé à l’issue de l’atelier du COPIEC des 21, 22, 23 juin , relève que les dispositifs de formation professionnelle et technique agricole existants, tant publics que privés, présentent entre autres faiblesses « 1- La fragmentation entre plusieurs ministères ; 2- Le cloisonnement ; 3- La faible proximité avec le milieu professionnel ; 4- l’absence de relation avec la demande et la recherche agronomique ; 5- l’absence de rénovation des programmes ; 6- l’insuffisance des formateurs qualifiés, de formation continue des enseignants, des infrastructures d’accueil et d’équipements (.. ); 7- l’émergence des dispositifs de formation privés et informels, en l’absence d’un cadre règlementaire approprié (…) ; 8- L’absence de politique globale de formation agricole et rurale, adaptée aux réalités de l’emploi et de l’auto-emploi rural à court, moyen et long terme ».
Pendant ce temps les dispositifs de formation des producteurs tombent en obsolescence faute de ressource et surtout de navigation à vue.

Formation des producteurs

Les formations des Producteurs connues, sont majoritairement dispensées dans le cadre des dispositifs de diffusion d’informations et d’innovations des différents systèmes de vulgarisation appliqués au Tchad. Habituellement, elles sont à caractère essentiellement technique de production et se préoccupent peu ou pas de la pluriactivité, en tant que système dans lequel évoluent la plupart des ruraux. Toutefois, les Centres de Formation Professionnelle Agricole (CFPA), devenus par la suite Centres de Formation et de Promotion Rurale (CFPR) ainsi que certaines ONG, ont également assuré la formation des producteurs : les thèmes relatifs aux compétences transversales ont été développés, notamment la vie associative, la planification participative, la protection de l’environnement, la recherche de financement, communication…
D’une manière générale, ces formations restent liées à la mise en œuvre des projets et n’ont touché qu’une très faible proportion des producteurs. À chaque fin de projet, les appuis et le suivi des formés se réduisent, voire cessent.

État analytique des structures de formations existantes

L’identification formelle des structures de formation existante n’a pas été réalisée. Toutefois, elles existent et se développent sans orientations et contrôles avérés

Formation des Agents et Cadres

Initiatives de promotion concertée des formations professionnelles

CONEFE

Depuis 1999, il existe une Stratégie Nationale d’Éducation et de Formation en liaison avec l’Emploi (EFE) et une structure de pilotage de cette stratégie : le Comité National d’Éducation et de Formation en liaison avec l’emploi (CONEFE), créé en 1993.

Le CONEFE dispose d’un Secrétariat Exécutif Permanent qui dispose d’une Cellule de Concertation et de Coordination (CCC) et de deux organes techniques : l’Observatoire de l’Éducation et de Formation en liaison avec l’Emploi (OBSEFE) et le Fonds National d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FONAP).Ce dernier intervient dans le cadre du financement de la formation des producteurs ruraux tandis que l’OBSEFE et la CCC agissent au niveau opérationnel (appui technique, traitement des dossiers, mise en œuvre sous la supervision du Secrétariat Exécutif)

COPIEC

Le Comité Pédagogique Inter – École (COPIEC), créé par arrêté interministériel n°021/MA/ME/MEE/2001 du 07 mars 2001, est initié et appuyé par le Projet de Renforcement des Capacités Rurales : RENCAR . L’appui du RENCAR au COPIEC visait, d’une part, le renforcement des concertations et des synergies entre les établissements de Formations Professionnelles Techniques Publiques (notamment l’ETA et l’ENATE ) ainsi que l’élargissement de leurs missions, et d’autre part le renforcement des relations de ces établissements avec la profession (Organisations des Producteurs Ruraux).

Dans sa conception, le COPIEC est identifié à la fois comme (1) un espace d’échanges et de promotion de partenariats entre acteurs des Formations Agricoles et Rurales ; (2) un instrument d’aide à la décision en matière de création ou de rénovation des dispositifs de Formations Professionnelles et techniques Agricoles et Rurales. Il est composé de 12 membres : 03 Directeurs d’établissements publics (ETA, ENATE, CFFM ); 03 Chefs de Division Formation ; 02 Représentants des formateurs (ETA, ENATE) ; 02 Représentants des Organisations professionnelles faîtières d’agriculteurs et d’éleveurs ; 02 Représentants des élèves (ETA, ENATE).
Le COPIEC a réalisé un diagnostic concerté des dispositifs de formation professionnelles et techniques agricoles lors d’un atelier en juin 2005, assorti de six constats: (i) l’absence d’une politique globale de formation ; (ii) l’absence de lien avec les acteurs professionnels et la recherche ; (iii) l’insuffisance des ressources et personnel qualifié ; (iv) la méconnaissance des besoins du terrain ; (v) le développement d’offre issu du secteur privé qui échappe au contrôle de l’Etat.

Les informations disponibles à l’issue de ce diagnostic n’ont pas été valorisées dans un processus d’élaboration d’une Stratégie Nationale de Formation Agricole et Rurale (SNFAR), expression d’une volonté politique, pour solliciter des appuis conjoints et coordonnés des coopérations bi et multilatérales.

CNCPRT

Les Acteurs Ruraux structurés sont de mieux en mieux associés à la planification des actions et l’élaboration des politiques qui les concernent. En effet, les Organisations des Producteurs Ruraux (OPR) jouent un rôle de plus en plus important dans le développement rural : Gestion des intrants agricoles ; Marché Auto Géré ; Infrastructures socioéducatives; Puits pastoraux et villageois ; Périmètres irrigués… Aujourd’hui, un nombre appréciable d’OPR est regroupé au sein du Conseil National de Concertation des Producteurs Ruraux du Tchad (CNCPRT).

Le CNCPRT jouit d’une forte audience auprès des institutions de la Républiques. Il s’est progressivement constitué à partir de 2002, avant d’organiser des concertations dans 18 régions en 2004. Il regroupe plus de 40 000 organisations de producteurs, réparties dans 22 régions. Son objectif principal est de fédérer l’ensemble des OPR du Tchad dans la perspective de conforter son envergure Nationale/Internationale et assurer la Promotion de l’Agriculture familiale, la défense des intérêts des OPR ainsi que leur Représentation . L’un des rôles du CNCPRT, en l’occurrence celui de représentation, est reconnu officiellement à travers sa participation au Conseil Économique, Social et Culturel (CESC) et au Comité Technique de Suivi (CTS) de l’exécution du PIDR. Aussi est-il l’instance de concertation consultée pour l’élaboration et la révision du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) et pour la révision la Stratégie Nationale de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (SNRP). Il est membre du conseil d’administration de l’Institut Tchadien de Recherche Agricole pour le développement. Il participe à des organisations : Forum National sur le développement rural (2012), Atelier sur les effets du changement climatique et Atelier des utilisateurs de la recherche (juillet 2012).Il a créé un collège de femmes pour des questions spécifiques aux femmes.

Aussi, conduit-il des actions de plaidoyer en faveur des producteurs ruraux et son positionnement politique permet d’influencer certaines politiques et programmes de développement. Il est identifié comme le point focal du réseau des acteurs de la formation dans le cadre de l’Université Internationale Terre Citoyenne dont le projet est en cours d’élaboration. Il devrait réaliser des actions de formation dans les domaines suivants : changements climatiques, approche du développement local en lien avec les visions du développement des Etats et des bailleurs, la gestion des terres ,la formation des leaders en techniques de négociation, de plaidoyer et de lobbying, le commerce des produits agricoles et le programme d’ajustement structurel.
Enfin, le CNCPRT a élaboré, négocié obtenu un financement et mis en ouvre un Plan de Formation des ‘’Leaders Paysans’’, sur les Thèmes : (1) Évolution des Politiques et Stratégies Gouvernementales en matière de Développement Rural: Rôles et Place des OPR. ; (2) Communication – Développement ; (3) Gouvernance associative/Leader et Leadership ; (4) Démarche de planification stratégique participative ; ( 5) Techniques de Plaidoyer, de Lobbying et Négociation ; (6) Structuration des Filières : Une Stratégie de Renforcement des Capacités des Acteurs dont les OPR ; (7) Initiation à l’Animation-Développement : (8) Partenariats OPR et Institutions, Programmes, Projets de Développement Rural ; (9) Approche Genre et Développement (GED) ; (10) Gestion Concertée des Ressources Naturelles et Protection de l’Environnement : Outil de Gestion des conflits et de Développement durable

 

Rénovation en cours

Les premiers axes de rénovation de la formation agricole et rurale découlent du contexte du Tchad dans les années 80, ainsi que de l’évolution pendant cette période des systèmes des production et du monde rural. Cette période coïncide avec l’apparition de difficultés financières de l’État qui a dû avoir recours à des ajustements structurels en se désengageant de ses fonctions d’animation et d’appui au secteur agricole et rural, et stabiliser les effectifs des agents de développement de l’État chargés d’encadrer et d’animer les producteurs. On constate en même temps l’apparition de nouveaux acteurs (ONG de producteurs et acteurs privés au niveau de la formation agricole, de l’approvisionnement agricole et la distribution d’intrants). Les systèmes de production passent de la diversification à l’apparition d’activités mixtes : pratique de l’agriculture vivrière par les éleveurs, capitalisation des revenus des agriculteurs en petit élevage ou gros bétail et développement de l’agriculture péri-urbaine.

En milieu rural, on constate une élévation du niveau de qualification des ruraux, le développement de l’organisation des producteurs et l’apparition de nouvelles fonctions dans les Organisations Paysannes. Ce contexte d’évolution du secteur agricole et du milieu rural nécessitait une cohérence opérationnelle dans la mise en œuvre des axes de consultation Sectorielle sur le Développement Rural (CSDR, Njdaména, Juin 1999). Cela se traduit par la conception du plan d’intervention pour le Développement Rural en février 2001 intégrant le Programme de Développement Local (PRODEL) et le Programme de Renforcement des Capacités Sectorielles (PROSE).
L’application des axes de la Consultation Sectorielle sur le Développement Rural passe par l’évolution des modalités d’appui aux producteurs et des services en milieu rural ainsi que des modes de management des ressources humaines dans les organismes d’appui. C’est dans ce contexte que l’ETA et l’ENATE ont pris la décision d’entamer une profonde rénovation (missions, organisation, ressources, système pédagogique et partenariats) afin de répondre aux besoins des personnes assurant l’accompagnement d’un monde rural en évolution. On assiste ainsi à la création du Comité Pédagogique Inter Ecole (COPIEC) en 2001 qui est un instrument d’aide à la décision en matière de création des dispositifs de formation professionnels et technique au niveau rural. Il applique la démarche d’élaboration et de rénovation des dispositifs de formation en intégrant le principe de croisements des compétences tchadiennes et françaises (mission COPIEC/CCADIFA). A la suite de cette mission, il propose 3 niveaux d’actions concernant la rénovation des dispositifs de formation des Techniciens Agents de Développement :

  • au niveau macro-économique par la définition et la mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan de développement pluriannuel;
  • au niveau des dispositifs de formation des Techniciens Agents de Développement (ETA, ENATE, CFFM);
  • au niveau du partenariat à mettre en œuvre.

Récemment, le plan quinquennal de développement de l’agriculture et le plan national de développement de l’élevage, qui sont les principales politiques du secteur agricole et de l’élevage, proposent des axes de rénovation des dispositifs de formation issus de ces deux secteurs.
Le plan quinquennal prévoit un appui aux structures d’appui à la production (vulgarisation, recherche, formation rurale). Ces structures dont le rôle primordial dans l’amélioration de la production, verront leurs capacités renforcées. Pour la vulgarisation, il s’agit d’assurer une meilleure couverture du taux d’encadrement qui est actuellement de 16,8%, par le recrutement de 150 conseillers agricoles par an. La recherche se fixe comme mission de mettre à la disposition des ruraux des techniques et technologies adéquates et pertinentes à moindre coût permettant la maximalisation des productions agricoles en quantité et en qualité. Enfin, la formation dotera les agents et les producteurs des connaissances et outils adaptés leur permettant d’être à la hauteur des défis qui se posent à l’agriculture tchadienne.

En ce qui concerne le plan de développement national de l’élevage, il prévoit également un renforcement des capacités des cadres et agents du Ministère de l’élevage et des Ressources animales et celui des professionnels du secteur à travers :

  • La formation initiale au niveau national des agents d’exécution de terrain pour répondre aux besoins d’encadrement des producteurs. Des cadres de conception et de supervision seront mis à la disposition des services techniques du Ministère de l’élevage. Ces formations seront en cohérence avec le Plan National de Formation mis en œuvre par le Ministère de l’Enseignement Supérieur;
  • La formation continue au niveau national et à l’étranger d’agents de toutes les catégories afin d’assurer une remise à niveau de manière périodique et régulière et d’optimiser leurs compétences. Cette formation vise aussi les professionnels de l’élevage pour assurer une meilleure professionnalisation et une augmentation des capacités des acteurs privés ou institutionnels;
  • Le conseil et la vulgarisation, qui passe par le renforcement des capacités de ses services, en mettant l’accent sur le volet communication, l’élevage et la recherche . La stratégie adoptée pour ce dernier volet consiste a mettre à contribution tous les médias disponibles (magasines, radios) pour toucher les éleveurs transhumants et sédentaires. Toutes ces actions ont pour objectifs de favoriser le transfert des innovations aux éleveurs.

 

Réseau national des acteurs de la FAR

Pas de réseau national existant.

 

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Contact

Représentants Pays pour le Réseau FAR

Kadidja Clemence DAMBAO : kadidja.dambao@yahoo.fr

Membre du Bureau du Réseau international FAR (vice-présidente)
Coordinatrice projet européen

 

 

Mahamat SOUNGUI : m.soungui@yahoo.fr

Directeur de l’Enseignement Agricole, des Formations et de la Promotion Rurale
Ministère du Développement Agricole du Tchad

 

 

Membre désigné pour le Réseau FAR

Julien MBAIKAGDJIM : jmbaikagdjim@rocketmail.com

Formateur INADES

 

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