Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Search in posts
Search in pages

Réseau FAR

05
Fév
2024

[Paroles d’apprenante] Comment l’insertion professionnelle des femmes rurales est-elle soutenue par la formation et le conseil agricole en Tunisie?

“La formation est une nécessité pour l’insertion des femmes : elle doit être formelle, de proximité et variée.” Fatma BEN SALAH a soutenu son mémoire du master MIFAR en décembre 2023. Elle s’est intéressée aux femmes rurales et à leur insertion : quelles contraintes ? quels dispositifs d’appui ? Et comment mieux articuler formation et conseil agricole pour leur installation ? Elle nous partage ses questionnements et les résultats saillants de son étude.

Quelle problématique avez-vous souhaité explorer ?

Si l’inclusion économique permet de de multiplier les opportunités d’emploi et d’intégrer les catégories vulnérables en particulier les femmes rurales, les inégalités socio-économiques des femmes restent frappantes :

  • En Tunisie, le taux de chômage des femmes (20.1 %) est supérieur à celui des hommes (12.9%) (INS, 2022). Le taux des femmes travailleuses est de 30.3% dans les zones urbaines contre 18,3 % dans les zones rurales (Banque Mondiale, 2015).
  • Les femmes rurales sont celles qui sont les plus touchées par la pauvreté : 19.3 % des femmes rurales ont leurs propres sources de revenus contre 60% des hommes.

L’Etat tunisien a mis en place des agences de soutien au développement des investissements et diverses initiatives pour promouvoir le développement. Cependant, ce dispositif n’est pas particulièrement en faveur des femmes dans le milieu rural.

En 2001, l’État a créé un Bureau d’Appui à la Femme Rurale (BAFR), rattaché au cabinet du Ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARHP). Cependant, le manque de ressources humaines et financières au niveau régional et territorial a entravé la capacité du BAFR à remplir ses missions.

Par conséquent, une nouvelle stratégie d’amélioration de ce bureau a été mise en place, impliquant son expansion à l’échelle régionale ainsi que l’attribution d’un budget adéquat. Ce micro-dispositif spécifique vise à autonomiser les femmes en milieu rural dans 24 Gouvernorats. Les structures institutionnelles de ce nouveau dispositif, notamment le BAFR, l’AAFR et ces partenaires, entreprennent des actions d’accompagnement et de formation pour les femmes rurales à travers la mise en place des groupements de développement Agricole (GDA).

L’articulation entre la formation, le conseil agricole et l’appui à l’insertion des femmes en milieu rural apparaît comme un enjeu majeur en termes d’effets. La question centrale de notre recherche est la suivante : comment l’insertion professionnelle des femmes rurales de la zone de Haouaria sont-ils soutenus par la formation et le conseil agricole ? Pour l’expliciter davantage, nous avons formulé plusieurs questions secondaires :

  • Quels sont les profils des femmes rurales dans la zone de Haouaria ?
  • Quels sont les types de projets entrepris par les femmes et quels sont leurs motivations?
  • Quelles sont les difficultés qu’elles rencontrent ?
  • Quels sont les dispositifs d’appui à l’entreprenariat et l’insertion socio-économique des femmes dans la zone d’étude ?
  • Quelle importance faudrait-il donner à la formation et au conseil agricole pour l’installation des femmes rurales ?

Pouvez-vous nous partager les principaux résultats de votre analyse ?

Cette étude met en exergue les éléments suivants :

  • La famille joue un rôle crucial dans l’insertion des femmes (idée de projet, origine du foncier, capital de départ) ;
  • 77% des femmes enquêtées sont motivées par la nécessité et l’autonomie ;
  • Les résultats montrent que la formation est une nécessité pour l’insertion des femmes et elle doit être formelle (accès aux crédits bancaires), de proximité (GDA, CTV) et variée (compétences techniques et douces) ;
  • Les résultats révèlent également que les contraintes rencontrées par les femmes sont principalement liées au financement, au changement climatique et à l’administration ;
  • De point de vue structure institutionnelle, il existe un dispositif adapté à l’insertion des femmes qui assure quatre fonctions : la formation/ conseil agricole, le financement, la commercialisation et l’accompagnement/encadrement.

Comment allez-vous vous approprier ces résultats dans votre pratique ?

Ces résultats sont adaptés aux spécificités du contexte local de la zone d’étude donc leur application sera efficace. Pour cela, nous avons cité quelques recommandations aux organismes de formation, aux décideurs politiques, aux organismes d’appui à l’insertion des femmes rurales.

L’aventure MIFAR, c’était comment ?

L’expérience MIFAR a été bénéfique et très enrichissante. C’est une bonne opportunité pour se spécialiser en ingénierie de formation malgré le fait qu’elle soit trop intense et dure. Ce MIFAR est un saut professionnel dans le bon changement de la FAR.

Fatma BEN SALAH
Formatrice au Centre de formation agricole public
leparadisterrestre3@gmail.com

 

 

 

Formation continue, conseil, appui à l’insertion : quelle articulation ? Étude de cas pour les femmes rurales de la zone de Haouaria

Mémoire de master MIFAR, Fatma BEN SALAH. Ce mémoire questionne le problème de l’insertion des femmes rurales en agriculture avec la prise en compte de l’importance des services de formation et du conseil agricole, et tente d’amorcer une réflexion sur la nécessaire méthodologie à mettre en œuvre pour rendre cette insertion effective.
Accéder au mémoire

Leave a Reply

You are donating to : Greennature Foundation

How much would you like to donate?
$10 $20 $30
Would you like to make regular donations? I would like to make donation(s)
How many times would you like this to recur? (including this payment) *
Name *
Last Name *
Email *
Phone
Address
Additional Note
paypalstripe
Loading...