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Madagascar

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État des lieux de la formation agricole

Avec plus de 29 millions d’habitants, Madagascar se distingue par la jeunesse de sa population : 72 % ont moins de 30 ans. Plus de 80% vivent en milieu rural, où l’Agriculture représente la principale source de revenus. Le secteur  mobilise plus de 75% de la population active, contribue à hauteur de 22.5% au PIB et accueille chaque  année la majorité des 400 000 jeunes entrants sur le marché du travail. Ce secteur constitue un pilier essentiel du développement du pays. Pour relever ce défi, l’État mise sur le renforcement du capital humain afin de moderniser le secteur, garantir la sécurité alimentaire et créer des emplois.

En 2012, l’État a adopté la Stratégie Nationale de la Formation Agricole et Rurale (SNFAR), avec pour objectifs d’accroître le nombre de formés qualifiés et de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’exploitants agricoles capables de répondre aux exigences du secteur. Sa mise en œuvre a bénéficié de l’appui de plusieurs partenaires, dont l’UNESCO, le FIDA à travers le programme FORMAPROD, et l’AFD via son assistance technique au MinAE et le projet FAR Itasy. Parmi les principales réalisations figurent :

  • La création de conseils régionaux de la FAR (CRFAR) : instances régionales d’orientation, de régulation et de suivi des activités de rénovation de la FAR ;
  • La mise en place de référentiels de formation visant l’harmonisation et l’unicité de la formation. Quatre référentiels nationaux de diplômes, spécifiquement conçus pour les producteurs agricoles et les techniciens agricoles, ont été élaborés :
    • Référentiel « Producteur Agricole Professionnel », sanctionné par le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) ;
    • Référentiel « Exploitant Agricole » sanctionné par le Certificat Professionnel en Exploitation Agricole (CPEA) ;
    • Référentiel « Exploitant Entrepreneur Agricole », sanctionné par le Brevet d’Étude Professionnel en Exploitation et Entreprenariat Agricole (BEP-EEA) ;
    • Référentiel « Technicien Agricole », sanctionné par le Brevet de Technicien Supérieur Agricole.

Par ailleurs, 17 référentiels de formation pour des métiers de base ont été élaborés dans le cadre du Programme CAP-EPT/EFTP de l’UNESCO afin de favoriser la formation et l’insertion des jeunes ruraux déscolarisés (JRD).

  • Le renforcement des dispositifs FAR existants (construction/réhabilitation d’infrastructures de formation, formation des responsables et formateurs, appui à l’élaboration du projet d’établissement, etc.).
  • La mise en place de nouveaux dispositifs FAR (Centre National de Formation des Techniciens Forestiers, Ecole de Formation de Technicien Agricole, Centre d’Appui et de Formation Professionnelle Agricole, promotion de la formation par apprentissage, Institut de Formation des Formateurs Agricoles et Ruraux).
  • Le transfert de la maitrise d’ouvrage de la FAR au niveau des Communes permettant de mieux articuler les orientations nationales avec les besoins et priorités locaux.

Le Réseau FARMADA s’est, par ailleurs, constitué avec une mission de représentation et de mise en œuvre de la SNFAR. FARMADA est devenu un acteur majeur dans l’intermédiation entre l’Etat (Min AE et METFP) dans le domaine de la formation professionnelle.

La mise à jour en 2023 de la SNFAR répond à trois exigences majeures :

  • S’aligner sur la Politique Générale de l’État pour l’Émergence de Madagascar (PGE/EM 2019-2023), qui place l’innovation éducative et le développement du capital humain au cœur de ses priorités, et qui vise la réduction du décrochage scolaire, la promotion de formations diplômantes et qualifiantes, et le renforcement des compétences des jeunes, des femmes et des cadres pour soutenir l’entrepreneuriat et la croissance locale ;
  • Prendre en compte l’évolution des parties prenantes, avec l’arrivée de nouveaux acteurs tels que le projet PRoSol/GIZ (élaboration de curricula intégrant la Gestion Durable des Terres), PRADA-GIZ (promotion du Farmer Business School), RINDRA-UE (appui institutionnel au Ministère en charge de l’Agriculture et de l’Elevage), PEJAA/BAD (incubation de nouveaux entrepreneurs agricoles), TTM, FERT (Développement de réseaux de techniciens de proximité : CGEAF/TTM, Conseiller agricole de proximité/FERT), PNUD,  FIFATA, (développement de l’encadrement des producteurs par leurs pairs : Paysan relais) ;
  • Consolider les acquis et valoriser les enseignements tirés de la mise en œuvre au niveau régional afin d’améliorer l’efficacité et la cohérence des interventions.

La SNFAR 2023-2035 vise à préparer des générations de producteurs et d’acteurs ruraux capables de relever les défis de la sécurité alimentaire, de la gestion durable des ressources naturelles et de l’adaptation au changement climatique. Elle promeut des formations accessibles et adaptées aux réalités locales, intègre les nouvelles technologies pour innover dans l’apprentissage, et soutient la création d’incubateurs pour stimuler l’entrepreneuriat des jeunes et l’auto-emploi.

À Madagascar, il existe différents types de dispositifs de Formation Agricole et Rurale (FAR). Certains visent à renforcer les compétences des techniciens et des agents d’encadrement de proximité, tandis que d’autres s’adressent directement aux jeunes et aux producteurs. Le schéma qui suit montre cette diversité et les catégories de bénéficiaires concernés.

Les acteurs de la formation

La FAR à Madagascar se caractérise par une diversité d’acteurs dont les rôles se complètent et qui interagissent pour garantir un dispositif pertinent, cohérent et efficace. Le tableau ci-après présente les principaux acteurs et leurs rôles et responsabilités dans la mise en œuvre de la SNFAR.

Les projets/programmes en cours

Programme de Renforcement de l’Entrepreneuriat durable et de Soutien à l’Insertion Économique des Jeunes Ruraux (PROGRES)

Cofinancé par le FIDA et le Gouvernement malgache et placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MinAE), le programme vise à réduire la pauvreté et à créer des opportunités d’emploi au sein des communautés rurales. Son objectif de développement est de : « Promouvoir un entrepreneuriat inclusif, équitable et durable chez les jeunes, notamment par le développement de chaînes de valeur résilientes face au changement climatique. ».

Groupes cibles : Populations vulnérables, en particulier les jeunes, plus précisément, 130 000 ménages ruraux pauvres, dont 50 000 jeunes ruraux et 75 000 Exploitants Agricoles Familiaux (EAF)

Zone d’intervention : 12 régions du pays

Période de mise en œuvre : 2022 – 2031

Projet de Protection et réhabilitation des Sols pour améliorer la sécurité alimentaire  » (ProSol)

Le projet ProSol est sous tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et co-financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et l’Union européenne. Le projet bénéficie du soutien technique de la GIZ.Le projet ProSol Madagascar vise à la mise à échelle des approches agroécologiques pour une protection et réhabilitation durable et climato-intelligente des sols.

Groupes cibles : 25 000 Exploitants agricoles

Zone d’intervention : Régions Boeny et Androy

Période de mise en œuvre : 2018 – 2026

Programme de développement des filières agricoles inclusives (DEFIS)

À travers ses interventions, le Programme DEFIS vise à contribuer à l’amélioration durable des revenus et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales vulnérables dans ses zones d’action. L’objectif de développement du Programme est de transformer les agricultures familiales par l’adoption à grande échelle par les EAF des systèmes de production performants et résilients, et leur meilleure intégration dans des filières agricoles rémunératrices.

Groupes cibles : Exploitations agricoles familiales ou EAF ; 320 000 dont 45 % dirigés par des femmes et des jeunes

Zone d’intervention : Huit régions du sud et du centre-est de Madagascar

Période de mise en œuvre : 2018 – 2028

Carte interactive des établissements de formation agricole

Cette carte est issue de l’outil FAR Carto qui vise à recenser les établissements de formation agricole et rurale. Cet outil collaboratif s’adresse aux professionnels de la FAR. Chacun peut l’enrichir ou recenser son établissement de formation.